[FE - FLASH BACK] S'faire prendre en flagrant délit, c'est jamais très marrant.

[FE - FLASH BACK] S'faire prendre en flagrant délit, c'est jamais très marrant. Hil08

Une semaine. Une horrible semaine qui était passée à une vitesse affreusement lente. Et Peter qui me suivait à la trace, ne me lâchant pas les baskets, 24/24h à mes côtés, jours et nuits. Enfin.. pas aujourd'hui. Peter avait quelques courses à faire, et il m'avait sur-estimé en me laissant seule ici, m'enfermant dans l'appartement en pensant que je n'avais pas trouver l'endroit où il cachait le double de ses clés.. bien trouvé le carton de peluches sous le lit.
Il me pensait donc si résistante ? Il se trompait gravement le zozo ! Je commençais à devenir dingue, complètement dingue, à cause du manque. Il me fallait ma dose sous peine de mourir dans les jours qui viendraient, j'en était persuadée.
J'allais craquer, regretter, puis m'excuser. Mais je resterais toujours accro, quoi qu'il arrive, et ça je ne pourrais pas le changer. Je m'étais bien trop longtemps drogué pour pouvoir arrêter si brusquement.

« Je t'en supplie Jake, j'en ai besoin.. » répétais-je inlassablement au jeune blond devant moi.

Et oui, je m'étais barrée de l'appartement étouffant pour rejoindre le lieu habituel des trafics. Jake était celui qui, pendant deux années, m'avait accompagné sur le chemin de la drogue. J'avoue que ça fait bizarre dit comme ça, mais c'était que la vérité. Il avait un an de plus que moi, est pour lui c'était devenue un mode de vie, la drogue et ses problèmes. Il ne pouvait plus s'en passer, et je ne doutais pas de devenir comme lui plus tard. Depuis plus de 3 ans il vivait à la cocaïne, il avait commencé au même âge que moi en fait.

« Désolé Darling, mais pas d'argent, pas de drogue ! »

Un sourire sadique s'affichait sur son visage. La peau pâle, des cernes violettes, et on voyait tout de suite sa dépendance. Il était dans un état pitoyable, et il n'était pas le seul. Le manque se remarquait de suite sur mon apparence. Mon jean était troué, ma veste abîmée, et mon visage.. Mon dieu ! Je ne savais même pas pourquoi je continuais de me maquiller encore à présent, mon mascara tout comme mes larmes qui ne cessaient de couler, le manque étant trop fort pour que je puisse les retenir. J'étais minable, faible, complètement folle aussi.

« Je te rembourserais plus tard.. mais je t'en supplie ! Jsuis en manque, tu vois pas ? »
« T'étais pas censée stopper de toute façon ? »
« Jpeux pas.. j'y arrive pas. »

Je baissais la tête, me sentant encore plus bête qu'avant, alors qu'il se levait. Ah, j'ai oublié de préciser qu'il était assis sur le sol en train de compter les billets de sa dernière vente ? Bah maintenant vous le savez.

« S'il te plait.. Jake.. pour moi.. »

J'aurais été prête à tout pour ne serait-ce qu'un gramme de cette drogue ! J'en avais besoin, c'était vital, et il pourrait me demander ce qu'il voulait tant qu'au final j'avais ma dose.

« Alors.. si tu n'as pas d'argent.. il existe bien une autre manière de payer.. mais toi, fragile Autumn, osera-tu t'y abaisser ? »

Toujours ce sourire sur le visage, il me dégoûtait au fond. Mais il était le seul qui pouvait me procurer ce dont j'avais besoin, alors je me devais de lui donner ce qu'il demandait, même si je ne le voulait pas vraiment. Il me transperçait de ses yeux verts, prêt à me sauter dessus à chaque instant. Il était aussi minable que moi, en fin de compte. Au moins une chose qui nous rapprochait en plus de notre addiction.
Plaquant mes lèvres contre les siennes, le collant au mur, de suite l'envie de m'écarter me prit, me je ne pouvais pas si je voulais obtenir ma dose de coca'. Il était malsain, passant tout de suite ses mains dans mon dos, me retirant ma veste. Il était donc si pressé ? Tant mieux, plus vite ce sera fait, plus vite j'aurais ma dose.

Mais rien ne se passa comme je l'avais prévu. Alors que Jake s'affairait à me retirer ma veste, une jeune fille bien plus âgée que moi et que lui fit son apparition à quelques mètres. Gênée, je me détachais brusquement du blondinet, qui avait l'air frustré que je le lâche si facilement. Mais lui aussi allait déguerpir rapidement de toute manière, il ne voulait pas que son réseau soit découvert, bien sûr que non !

« On se revoit plus tard, Darling. » dit-il tout en passant une main dans ses cheveux en bataille, et s'éloignant dans la direction de l'inconnue.

« Oui, et le plus vite possible de préférence.. » murmurai-je pour moi même, fusillant la nouvelle venue du regard, moi qui était si proche d'avoir ma dose alors qu'elle avait tout gâché !

Elle ne bougeait pas. Elle avait gâché ma journée et tout ce qu'elle faisait c'était ne pas bouger. Elle croyait me faire peur ? Elle avait tout faux dans ce cas. J'étais juste totalement perdue, désespérée. Mon mascara coulait toujours, alors que ma veste en cuir était étalée sur le sol après que Jake me l'ai retiré. D'un geste lent et las je la ramassais, la renfilant tout aussi doucement, le regard vide et ne faisant plus attention à la jeune brune à mes côtés.
A présent, tout ce qui m'importait était la petite bande qui approchait dangereusement de moi, de nous. Elle marchait à une allure modérée, ils étaient 5, et je les connaissais tous. Pendant deux années consécutives, j'avais traîné avec eux dans les rues, enchaînant dégradations de murs, de voitures, et de matériel de propriété privée ou publique. Je me fichais des règles et des limites, elles étaient là pour être surmontées. C'était ainsi que deux années de ma vie minable s'était déroulée, et aujourd'hui j'aurais souhaité qu'il en soit de même. Avec ma dose quotidienne en bonus.
Mais depuis une semaine, depuis que j'avais quitté la rue jusqu'à y revenir aujourd'hui, je n'en entendais plus parler. Je ne les avais pas recroisé avant aujourd'hui, et je ne pense pas qu'ils voyaient ma venue d'un bon œil, étant donné que j'avais décidé de quitter la voie de la drogue pour me concentrer sur mes études, sans me douter que ça me manquerait autant.
Bien entendu, je voulais devenir psy, et rien ne m'en empêcherait. Mais cette addiction me rendait malade, et il était bien plus difficile de s'en séparer que ce que l'on pouvait croire ! J'étais en manque, un affreux manque.

Ils n'étaient plus qu'à quelques mètres, fixant la toujours inconnue à mes yeux d'un regard qui voulait tout dire sur leur intention : la faire souffrir. Pourtant, elle n'affichait aucune crainte, et n'émanait d'elle que pure haine et colère. Sûrement les connaissait-elle, je n'avais presque aucun doute là-dessus, ou alors elle était habituée à ce genre de comportement.
Une droguée ? Non, elle n'avait pas les marques ou l'apparence d'une accro aux substances illicites, et je m'y connaissais dans le domaine. J'aurais bien du flic en infiltration dans l'un des gangs, mais elle n'en avait franchement pas l'apparence ! Après, l'habit ne fait pas le moine comme on dit..

Une seule envie à présent, pas aussi forte que celle de cocaïne mais qui me la ferait oubliée un court instant. Appeler Peter. Lui dire ce que j'avais fait, ce que j'avais faillit faire, ce que je faisais, ce qu'il se passait. Lui dire de venir me chercher, de venir vite, lui dire que j'avais peur de ces 5 cocos qui approchaient dangereusement, lui dire qu'il fallait qu'il me sauve. Lui dire que c'était mon ange gardien, et qu'un ange gardien ne lâchait jamais ses protégés dans un moment tel que ceux là.
Malheureusement pour moi, la bande était à présent trop proche pour que je puisse composer son numéro – que je connaissais par cœur bien entendu – sans attirer l'attention.
J'étouffais un juron, croisant mes bras sur ma poitrine, mon regard noir qui décrivait bien mon état – en manque, désespérée, et également frustrée d'avoir été coupé en pleine négociation – posé sur le plus grand de tous.

« Fichez le camp et laissez nous tranquille bon sang.. » murmurais-je pour moi-même, levant les yeux au ciel comme l'implorant.

Trois se rapprochèrent de l'inconnue, alors que les deux autres, apparemment les plus jeunes, se dirigeaient vers moi. Ils avaient tous eu le droit à la prison au moins une fois dans leur vie, même si plusieurs de leurs crimes restaient impunis – notamment quelques viols à leur actif. Mais je n'avais pas peur de ça, non je m'en contrefichais, j'avais juste peur de ne pas résister si jamais ils me proposaient un peu de leur réserve. Oui car même si c'était ce que je voulais, même si je souhaitais réellement qu'ils me le propose, j'avais peur au fond de replonger, peur de décevoir Peter.

« Alors Autumn, on revient voir ses amis ? Qu'est-ce qui t'amènes par ici ? »

De sa bouche émanait l'odeur de l'alcool, et on pouvait dire sans problème qu'il avait dû se droguer il y a peu. On le voyait à sa tête, saoul et drogué. Il était brun, grand, baraqué. Mais je n'avais pas peur de lui, ni de ce qu'il pourrait me faire subir.

« J'suis qu'une faible gamine qui tient pas une semaine sans sa dose, c'est tout. »

Il rit. L'autre imbécile à côté de lui aussi, alors qu'en avançant, me faisant donc reculer, ils me piégeaient contre un mur de la ruelle. Je ne prêtais pas attention à ce qu'il se passait avec l'inconnue et les trois autres, déjà bien occupée avec les deux zozos à côté de moi.

« Tu sais, je peux t'aider, pour ce qui est de la drogue.. » dit-il avec un sourire malsain.
« Mais il y a un prix à ça, n'est-ce pas ? » répliquais-je d'un ton des moins amical.
« Pour toi, je te laisserais bien quelques jours avant d'amener l'argent, je te fais confiance Aut'.. »

Mon cœur s'accéléra indéniablement, alors que dans l'une de ses mains, juste en dessous de mon menton, il tenait l'un de ses petits sachets de poudre blanche. Je me mordais la lèvre inférieure, alors qu'il souriait toujours autant, fier de lui apparemment. J'allais craquer, c'était inévitable.

« Je te revaudrais ça.. »

Je crû entendre un « Amène juste l'argent, ça suffira. », mais je n'écoutais déjà plus, mon regard fixé sur la poudre, et mes mains hésitant à s'en emparer. D'un geste lent et incertain, je me saisis donc du sachet, respirant à grande bouffée. Il me fallait juste m'installer sur le sol froid pour enfin combler ce manque, mais étrangement je n'osais pas. Était-ce la présence de ses autres qui me gênaient ? De savoir qu'on me verrait commettre la deuxième plus grosse erreur de ma vie – la première étant la première fois où j'avais touché à la drogue ?

Je continuais a regarder la filles sans prêter le moindre attention aux nouveaux venus, pour moi, ils était tous insignifiant ils ne valaient pas plus qu’un petit caïd qui pense être immunisé contre l’autorité et la justice… Chose qui pour moi n’avait plus aucun sensé, que pouvait bien être la justice si elle envoyait des gens honnête en prison payer pour des crimes qu’il n’on pas commis ? Faire sa justice soit même n’est pas non plus une solution mais si cela peut faire avancer les choses même si je deviens aussi cruelle que les monstres qui se baladent librement dans les rues alors je pense que cela peut en valoir la peine… Mais il est vrai que ma vision n’est pas normal, depuis bien des années j’ai changé et je suis devenu celle qui je suis dorénavant, sans coeur une femme sans foi ni lois qui n’a aucun sentiment, le métier de tueur a gage aurait pu me convenir, après tout chacun peut devenir tueur a gage a partir de 14 ans. Jeune oui, mais si vous êtes dépourvut de sentiment, cela n’est qu’un détaille… Un détaille insignifiant par rapport a ce qu’elle pourrait apprendre dans ce métier.
Alors que les autres s’approchait d’elle lentement, la jeune femme ne bougea pas, ses yeux restèrent rivé sur la jeune femme en pleine conversation maintenant avec un garçon qui lui donnait presque envie de rire… A trop vouloir jouer au dur, on fini toujours par se brûler les ailes en se frottant contre plus fort que soi.

Alors c’est toi la fameuse terreur des rues ? Tes qu’une simple filles.

Une simple fille? C'est bien le but qui pourrait se méfier d'une simple petite fille? Personne sauf si on est parano et dans ce cas la même la personne la plus insignifiante pouvait devenir la pire des personnes.
Alors qu’ils commencèrent a me tourner autour comme des vautours sur leur futur proie, je regardais chacun d’entre eux dans les yeux, ne les lâchant pas du regard, je n’eu aucun mal a comprendre se dont ils pouvaient avoir envie…
Un des trois entreprit une fouille complète mais alors qu’il s’apprêtait a trouver mes deux armes il rebroussa chemin préférant aller directement sur mes fesses, aucun signe n’était visible sur mon visage, pas d’angoisse, de dégoût, rien sauf une chose non visible mais pourtant bien la… Une envie brutale de lui flanquer mon poing dans la figure… Rien que pour entendre le craquement des os de son nez se briser. Un doux bruit qui l’obligerais alors comme à chaque fois a se tenir le nez et a regarder le sang chaud sur sa main.
Aucun bruit ne se fit entendre jusqu’au moment ou un coup de feu retentie, le jeune qui se trouvait devant moi se prit une balle en plein cœur et comme je le savais déjà c’était obligatoirement cette personne qui avait tendance a me lancer des défis et a me tester pour voir si je suis a sa hauteur, mais personne ne me protégera, je n’ai nullement besoin d’un chevalier servant, je lui et pourtant dit que des que je le reverrais je le tuerais… Peut être a-t-il pensé que ce n’était qu’une plaisanterie… Il en subira les conséquences plus tard.
Profitant de la panique que le meurtre venait de faire naître au sein des autres membres je donna un violent coup de poing dans le visage de l’un des gars et esquiva l’attaque de l’autre sans le moindre effort. Pas besoin de mes armes pour le moment cela n’était que des plus inutiles je m’occuperais de lui sans le moindre effort…

On ne t’a jamais appris à ne pas frapper les filles ? Tu mériterais que je te donne une bonne leçon…

Prenant son bras alors qu’il tentait de me donner un coup de poing, je le tordit et l’obligea a se mettre a genoux devant moi, puis je lui envoya rapidement un coup de genoux dans le visage et celui-ci s’écrasa sur le sol. Plus que 4 personnes a consciente dans cette rue. Je regardais le jeune garçon qui se tenait devant la jeune femme toujours en manque semble t’il…

Un coup de feu. Un seul. J'en oubliais de suite les deux jeunes hommes qui m'entouraient, mon regard se posant de suite sur l'inconnue qui semblait comprendre ce qui se passait, contrairement à nous autres. Je fronçais les sourcils, n'appréciant pas du tout la tournure des évènements. J'étais venue ici pour trouver une dose, et voilà que je me retrouvais entourés de quatre garçons aussi paniqués que moi, d'une fille étrange et qui m'avait l'air tout sauf très nette, et d'un mort. Appeler Peter n'était maintenant plus une envie, c'était un besoin, une nécessité, une question de vie ou de mort, c'était le cas de le dire.
Alors que la jeune brune se mettait à frapper sur les deux autres délinquants avec application, les deux autres qui se trouvaient à côté de moi tiraient une tête qui montrait bien à quel point ils étaient effrayés à ce moment précis. Le plus jeune déglutit avec difficulté, murmura quelque chose à l'adresse de celui qui m'avait passé le sachet, que je ne compris pas, mon regard et une grande partie de mon attention portés sur le corps sans vie du jeune homme, à peine plus âgé que moi. Puis il s'en alla, froussard et lâche, il n'osait pas s'opposer à l'autre fille, abandonnant ainsi son ''ami''.
Très rapidement, le pauvre martyrisé se retrouva à terre, ne laissant dans cette rue que trois personnes conscientes. Moi, mon fournisseur du jour, et celle que je décidais d'appeler ''Le petit démon'' jusqu'à savoir son prénom. Pourquoi un tel surnom ? Oh, je ne sais pas, l'envie du moment. Surtout qu'elle n'avait rien de petit, surtout pas sa force... Je me retournais vers l'autre jeune garçon, paralysé de peur, se demandant toujours comment son compagnon de dealer avait pu finir mort si rapidement. La vie était cruelle parfois... en vérité elle l'était tout le temps, mais plus pour certains que pour d'autres.

« Pars. Avant qu'elle te démonte toi aussi. »

Mon ton était neutre, j'étais plus que sérieuse en prononçant ces mots. Elle n'hésiterait pas à lui casser une jambe ou un bras à son tour, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure ! Il me dévisagea un moment, et opposa bien entendu une résistance. Malgré qu'on ne se connaisse pas très bien, il ne comptait pas me laisser seule avec elle, surtout après ce qu'il venait de se passer. Comme quoi, il avait un fond gentil, à moins que ce soit pour l'argent que je lui devais.
Je levais les yeux au ciel alors qu'il s'adressait à moi sur un ton qu'il voulait irréprochable :

« Je ne partirais pas tant qu'elle sera là avec toi. Elle pourrait tout aussi bien te faire du mal, elle a pas l'air du genre très sympa si tu veux mon avis. J'en ai entendu parler déjà et... »
« Et j'en ai rien à foutre. Elle me fera rien. A toi, si. Alors barre toi. Et puis... »

Je fixais étrangement le sachet de coke dans ma main droite. C'était lui le responsable de cette mort, de ces blessés au sol, de la peur qui émanait du jeune garçon. Tout ça pour de la drogue, à cause d'une foutue addiction à la c*n. J'étais pitoyable comme jamais, et à cause de moi, à cause de ma présence ici, une personne avait perdu la vie. Soyons réaliste, je ne serais pas venue, ''Le petit démon'' aurait passé son chemin, le groupe de dealers aussi, et tout le monde serait rentré en un morceau chez soi le soir venu, et en vie.
Je soupirais, me maudissant, mais hésitant encore. J'en avais grandement besoin, pour survivre, mais la pensée de Peter me hantait, ce mort étalé sur le sol également. Je pesais le pour et le contre, même si dans mon état il était difficile de le faire.

« Je te fais passer l'argent le plus vite possible. Encore merci. Et maintenant pars, s'il te plait. »

J'insistais sur les derniers mots, ayant parlé dans un murmure, alors qu'après un dernier regard sur moi, l'alcoolique drogué se retira de la ruelle, marchant plus vite que nécessaire, et se retournant sans cesse pour vérifier que l'inconnue ne le suivait pas.

« J'sais pas qui tu es, et j'avoue que j'veux pas vraiment le savoir... » ajoutais-je en posant mes yeux sur le corps du mort, sur le sang qui s'en était échappé. « Maintenant, si tu veux bien m'excuser, j'ai une urgence. »

On en revenait toujours à cette foutue coke, dont je n'arrivais pas à me passer malgré tout mes efforts. Ma main droite, dans laquelle tenait toujours le petit sachet, tremblait. Mon portable se trouvait dans la poche de ma veste, je pouvais m'en emparer en quelques secondes seulement, puis quelques autres secondes me suffiraient pour composer le numéro de mon pseudo grand-frère. Le si peu de force qu'il me restait m'aiderait à accomplir ce geste, puis ensuite je pourrais craquer. Il fallait juste que je le prévienne, que j'entende le son de sa voix, pour ensuite replonger.
D'un geste rapide, presque flou aux yeux des autres, enfin de l'autre, vu que nous n'étions plus que toute les deux à tenir debout dans cette ruelle, je me retrouvais donc portable en main, m'activant à appuyer sur les touches, puis portant le mobile à mon oreille, alors que les larmes commençaient à couler sur mes joues, et que le sachet de drogue était de plus en plus brûlant dans ma paume, tel une arme dangereuse, qui était pourtant affreusement tentante et qu'on ne pouvait laisser nous échapper.

« Peter ? C'est Aut'. Je suis... dans une de ces ruelles mal fréquentées où j'avais l'habitude d'aller avant... Y'a une fille louche avec moi, mais elle a pas l'air de vouloir m'tuer c'est déjà ça. Je m'attendais pas vraiment à tomber sur ton répondeur sur ce coup... moi qu'espérait entendre ta voix avant de... de... Je suis désolée Pet' ! Mais c'est plus fort que n'importe quoi d'autre, j'arrive pas à m'en passer, je me trompais en me disant que j'étais assez forte et déterminée pour stopper du jour au lendemain... Je voulais juste t'appeler avant, j'espérais que tu pourrais m'aider, rien qu'un peu... Mais je ne t'en veux pas, t'inquiètes. Un ange gardien ne peut pas être disponible 28/24h ! ... Je t'adore, bye. »

Je raccroche enfin après ce monologue au répondeur. C'était mon dernier recours, ma dernière issue. En lui parlant, j'aurais pu espérer reprendre le dessus, avoir la force de jeter ce sachet en l'air, mais là, je n'avais plus rien qui m'en empêchait. Le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder après tout... Je replace mon portable dans la poche de ma veste, et lève mes yeux vers ''Le petit démon''. Pourquoi me fixe-t-elle aussi ? Les larmes coulaient toujours. Des larmes de détresse, de désespoir, comme si faire cet acte, bien que me délivrant d'une certaine manière, me dépitait et me dégoûtait en même temps. Maintenant, mon maquillage était plus que fichu.

C'pas terrible, désolé ><